décembre 2020
For the original in Romanian / Pour l'original en roumain
 
 
 
Les Armoiries de la Famille Ghika
 Sources :
 
 
 
 Dan Cernovodeanu:
  Evoluția armeriilor Țărilor Române .... (sec. XIII-XX) - Brăila 2005 
  Ştiinţa şi arta heraldică în România - Bucureşti 1977 
 
 Site de la Famille Ghika:
  Compléments avec des documents des Archives du Site
NOTA
     Nous avons repris de l'ouvrage de Dan Cernovodeanu  Evoluția armeriilor Țărilor Române de la apariția lor și până în zilele noastre (sec. XIII-XX) publié en 2005, le chapitre concernant la Famille Ghika.
     Publié sans illustrations, pour illustrer les éléments décrits et commentés dans le texte, l'auteur envoie, par des notes de bas de page, à son précédent ouvrage Știința și arta heraldică în România, Ed. Științifică și Enciclopedică, Buc. 1977.
     Nous avons utilisé les deux ouvrages : nous avons gardé en intégralité le texte original de 2005, y compris les notes de bas de page, mais l'avons complété avec les images correspondantes extraites du volume de 1977 (avec leur légende) ainsi qu'avec des images non publiées par Dan Cernovodeanu mais que nous avons dans les Archives du Site.
     A la fin, nous avons complété les exemples du texte historique avec des armoiries et des documents des Archives du Site.
     Pour ceux non à l'aise avec le langage héraldique, nous avons repris du volume de 1977 le chapitre introductif avec les explications de héraldique données par Dan Cernovodeanu. Vous les trouvez dans le document annexé : DC_Heraldica (en roumain, sans images). Pour les images : Héraldique (en français, reprise en couleurs de l'ouvrage de Louis Bouton - 1884).
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     " .... Les anciennes armoiries des Ghica se composaient de deux lions affrontés grimpant au pied d'une croix de procession, surmontée sur les flancs de deux étoiles à six branches.(1) L'insigne héraldique du souverain Grigore I Ghica sera à la fois l'ensemble armorié avec des lions, décrit ci-dessus, et les armoiries de la Moldavie (la tête d'aurochs avec l'étoile entre ses cornes); étant donné que les lions affrontés étaient élevés en écu contre l'écu couronné des armoiries de la Moldavie, les félins ne remplissent qu'à moitié le rôle de supports; au lieu de cela, la croix qui couronne la couronne de l'écu peut bien avoir la fonction de cimier. Au sommet de l'écu, tout est accompagné de l'aigle de Valachie, flanqué à dextra du croissant lunaire tourné et figuré et à senestra de l'ombre du soleil. (2)
ègnes du XVIIIe siècle, tant en Valachie qu'en Moldavie, les insignes héraldiques des Ghica ne seront que les armoiries des deux principautés, sans ajouter de mobilier familial.
(3)
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(1) Bibl. Acad. Rom., Mss, LXXVII/117; reproduction dans D. Cernovodeanu, Știința și arta heraldică în România, Ed. Științifică și Enciclopedică, Buc. 1977, p. 411, pl. CII, fig. 7; D. Cernovodeanu – J.N. Mănescu, Descriptions héraldiques des armoiries des anciennes familles roumaines (en manuscrit), Buc. 1978, p. 24.
(2) Arhivele Statului, Budapesta, Arhivele Teleky, Mss. 832, nr, H; reproduction dans A. Veress, op. cit., Vol. XI, Bucureşti, 1939, p.110 şi 122; D.Cernovodeanu , op. cit., p.291, pl. XLII, fig. 3.
(3) D. Cernovodeanu - J. N. Manescu, op. cit., ibidem.
   
(1)
Sceau imprimé en noir carbone,
de Gheorghe Ghica, vel vornic al Tárii de Jos
(devenu ,1658-1659, Voïvode de Moldavie)
sur un document émis à Iași daté 20 ianuarie 1642
(Bibl. Acad. R.S.R., Mss., LXXVII/117).
(2)
Sceau octogonal de Grigore I Ghica
appliqué sur une lettre de mai 1669.
(Arh. Stat. Budapesta, Arh. Teleky,
Mss. 832, nr. 8; reprod. selon A. Veress).
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 Les armoiries de la branche Ghica de Valachie (XIX-e siècle)

1er type (vers 1820):
     A. Forme initiale: : Ecu coupé mi-parti à la pointe, premier avec l'aigle de profil, tête couronnée, ailes déployées et abaissées, soutenant verticalement en deux divisions, un rectangle, bordé d'une fine bordure divisée dans le sens de la partition d'un filet similaire, chacun chargé de six pièces en forme de fer de lance (à tort blasonné plus tard comme des larmes), trois dans la tête, trois renversés, celles sur les côtés bout à bout, celles au centre pointues et trois besants placer en fasce, séparant les six pointes, (le rectangle respectif brochant sur l'aile gauche de l'aigle) (Ghica); le second, un aigle profilé, la tête tournée (Valachie); le III-e, une tête d'aurochs, accompagnée (ou non) d'une étoile placée entre les cornes (Moldavie). Émaux et métaux d'origine inconnue. Couronne princière fermée ou avec onze perles.
(4) L'étrange rectangle avec des pointes dans les armoiries de la famille Ghica s'explique, selon la théorie du regretté héraldiste Ferdinand Bartsch, en adoptant un élément d'inspiration ancienne, le Jardin d'Alcinous, un emblème monétaire gravé au revers des pièces d'argent dans les villes de Korkyra, Apollonia et Dyrrachium, toutes situées dans l'ancienne Illyrie. Dyrrachium, aujourd'hui Durazzo, est située sur le territoire de l'Albanie, pays d'origine des Ghica.(5)

     B. Formes transitoires (en usage, en particulier dans la branche du prince Grégoire IV Ghica, 1822-1828): l'aigle dans le premier champ de l'écu coupé mi-parti en pointe (que nous avons analysé ci-dessus) sera noir sur le fond d'argent, le rectangle horticole d'Alcinous se transformera en livre vert ouvert, les larmes se changeront en argent et les pièces en or; l'aigle valaque sera également noir, croisé d'or et dans le champ d'azur; la tête d'aurochs moldave sera toute noire dans le champ d'or. Cape et couronne princière. Il y avait plusieurs variantes de ce blason sur les pierres tombales de Ghica, dans les chapelles du palais Ghica, construit au XIXe siècle dans le quartier Tei de Bucarest.

     C. Forme moderne (en usage notamment dans la branche du grand ban Mihai Ghica, 1794-1850). Écu coupé mi-parti en haut, I-er champ d'or avec un aigle noir à langue rouge, sortant de la partition, chargé sur la poitrine d'un livre vert ouvert, sur chacune des pages se trouvent six fers de lance (3 et 3) pointus et réunis avec trois pièces d'or (Ghica); le second, azur, avec l'aigle croisé, tenant dans la griffe droite un sceptre et dans la gauche un globe, tout d'or, l'aigle assis sur un monticule vert (Valachie); III-e, rouge, avec une tête de bison en or, accompagnée d'une étoile, du même métal, placée entre les cornes (Moldavie). Heaume à barreaux, avec (ou non) trois plumes d'autruche sur le dessus. Supports: deux lions regardants. Cape princière et couronne (ou bonnet). Une variante des armoiries de cette branche est inscrite sur le sceau personnel du grand ban Mihai Ghica, appliqué à l'encre noire sur un livre de sa bibliothèque: Écu (de type dit suisse) coupé - la seconde moitié parti, I-er avec l'aigle croisé, avec ailes ouvertes, abaissées et placé sur une terrasse (Valachie); II-e, avec six pics pointus et séparés par six pièces (Ghica); III-e, plein (sans meubles) au lieu des armoiries moldaves, le prince Mihai se considérait peut-être comme un membre de la branche valaque de la famille et alors il n'avait aucune raison de porter les symboles héraldiques de la branche moldave. L'écu est timbré d'un casque à barreaux, vu de face et coiffé d'une casquette princière; en haut, l'écu est accompagné de deux décorations, à droite l'Ordre de Nischan Iftikar (ottoman) et à gauche la Croix de l'Ordre de Sainte-Anne (russe). Le tout est sous un manteau violet doublé d'hermine et timbré d'un bonnet princier. (6)

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(4) Bibl. Acad. Rom., Cabinetul Numismatic, Sigilii, nr. inv. 5528 și Albumul de amprente sigilare al Casei de Gravură Johann & Anton Fessler din Bucureşti, nr. 35 (coll. privé); reproduction d'un sceau similaire, dans D. Cernovodeanu, op. cit., p.365, pl. LXXIX, fig. 1; F. Bartsch et M. Dogaru, op. cit., p.96 et fig. 2.
(5) Les Ghica accordaient une si grande importance à leur lointaine origine albanaise, que, au début du XX-e s., Albert Ghica a posé sa candidature au trône de l'Albanie, mais celui qui l'a occupé a été le prince de Wied, appuyé par les Grandes Puissances. A consulter, Albert Ghica, L 'Albanie et la Question d'Orient, Paris, 1908, la p. 1, pour la présentation des armoiries princières de la famille Ghica.
(6) Bibl. Acad. Rom., C.R.II, 375493; reproduction dans D. Cernovodeanu, op. cit., ibidem, fig. 5; D. Cernovodeanu - J. N. Mănescu, op. cit., p.25.
(4)
L'aigle des Ghica sur un sceau de la première moitié
du XIX-e s. (même s'il est daté 1660)
ayant aussi les deux écus ovales
avec les armoiries de la Moldavie et Valachie.
(Bibl.Acad. R.S.R., Cab. numism., Sigilii, nr. inv. 5528)
(6)
Armoiries des Ghica de Valachie
sur le sceau du vel ban Mihai Ghica (1794-1850)
appliquée sur la feuille de titre de l'ouvrage héraldique
Stematografiaa de Hristofor Jefarovic,
publié à Vienne en 1741.
(Bibl. Acad. R.S.R., C.R., II, 375493).
NOTE EXPLICATIVE:
Cette armoiries, non publiée par l'auteur, concerne la Note 5
et NON PAS le texte avec "...Alcinous..."
lequel renvoie à la Note 5.
(des illustrations pour le "...rectangle avec des pointes..."
du texte nous avons joint à la fin de ce document).
(5')
GHICA
"Princes du Saint Empire
Princes Régnants de Moldavie et de Valachie"
....... devise "PER ASPERA AD ASTRA
"
dans: Albert Ghica, L 'Albanie et la Question d'Orient,
Paris, 1908, p.1 - couleurs originales (archives du Site).
Albert Ghica précise que cette armoiries a été enregistrée
aux Archives royales de France ....Paris (1907) et
à la Bibliothèque royale de München ....(1906)
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Le deuxième type (vers 1830).
     Blason commun, en principe, à tous les Ghica de Valachie: coupé mi-parti en haut, I-er, vert à 12 pics pointus (6 et 6) et joints par six pièces d'or, placées dans une bande (Ghica) ; le second, de Valachie; le troisième, de Moldavie. Une variante (rapportée notamment sous le règne d'Alexandru Dumitru Ghica) divise le champ I dans le sens du dédoublement, créant ainsi un écartelé au lieu de coupé, à moitié party: I et II, verts, chacun des deux champs étant chargé de pics d'argent, face à face avec trois autres et réunis par trois pièces d'or; le troisième, azur avec l'aigle croisé et profilé de Valachie; IV, rouge, avec la tête d'aurochs (pas d'étoile entre les cornes) de Moldavie. L'écu, timbré d'un heaume barré, vu de face et portant en chef trois plumes d'autruche, est abrité sous un manteau violet, doublé d'hermine et de pompons d'or, une casquette princière au-dessus.
(7)
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(7) Ce genre d'armoiries, par exemple, celle mentionnée dans l'ouvrage de la princesse Massalski, née Ghica (publié sous le pseudonyme Dora d'Istria) sur l'histoire de sa famille (Bibl. Acad. Rom., Cab. de Stampe, C.R. 19/I/Heraldica - 1, litografie 170 x 110, nr. inv. 7140).

(7)

Armoiries des Ghica de Valachie, selon l'ouvrage de la princesse Massalski née Ghica (Dora d'Istria) sur l'histoire de cette famille. (Bibl. Acad. R.S.R., Cab. Stampe, C.R.19/I/Heraldica 1, litogr. 170x 110, nr. inv. 7140).

(7a)

La lithographie mentionnée par Dan Cernovodeanu
(Heraldica 1, litogr. 170x 110, nr. inv. 7140)
variante publiée par Alexandre Negresco-Soutzo dans
"Livre d'or de la Famille Soutzo" Paris, 2005, p. 719

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     Sur le sceau de 1857 du caïmacan Alexandru Ghica, ancien souverain entre 1834-1842, est gravé le blason de Ghica de Valachie, également doté d'un faux écartelé: I-er, plein azur; II-e, plein d'or; III-e et IV-e, verts, chacun de ces champs étant chargé de trois fers de lance en argent, face à face avec trois autres et séparés (cette fois) par trois pièces, le même métal. L'écu timbré d'un heaume à barreaux, vu de face, avec un collier dont pend une croix arrondie, et au-dessus un bonnet princier, et est encadré, comme des supports, par deux lions regardant, celui de dextra tient une massue avec sa patte libre, celui du senestra, une épée; broché partout, un écu d'argent avec l'aigle de Valachie, croisé, couronné, aux ailes ouvertes pointant vers le haut et posé sur une terrasse. Tout cet ensemble, abrité sous un manteau violet doublé d'hermine, avec des pompons dorés et un bonnet princier sur le dessus, a une petite particularité, que l'on ne retrouve pas dans les autres armoiries de cette famille. C'est un médaillon ovale (?), avec une bordure, surmontant un croissant de lune (couché), les deux éléments étant placés sous le bonnet princier qui timbre le manteau, mais sur l'hermine du manteau, à l'endroit où les deux pans violetts se séparent à dextra et à senestra pour inclure les armoiries qui l'accompagnent.(8) Est-ce un signe distinctif du grade de lieutenant royal et non du souverain de Valachie qu'Alexandru Ghica a voulu marquer sur son sceau, exécuté, selon ses instructions, par les graveurs du célèbre atelier Fessler de Bucarest? Le croissant de lune pourrait éventuellement signifier la position toujours obéissante de la Valachie envers l'Empire ottoman, dont l'emblème principal était le croissant de lune. Nous n'en restons qu'à des hypothèses, et nous avouons que nous n'avons pas pu découvrir la véritable signification de ces deux éléments inhabituels, et aucune explication plausible de la position que le détenteur du sceau se destinait dans ses propres armoiries de Caïmacan de Valachie.

     Armoiries de la branche (également de Valachie) de Ioan Ghica (1816-1894), prince de Samos: Écartelé d'argent et de vert, I-er avec l'aigle noir aux ailes ouvertes, le vol est descendu, tenant dans son bec une croix d'or, et assis sur une branche verte, l'oiseau héraldique étant accompagné dans les coins du chef, à dextra par un soleil d'or et à sénestra un croissant de lune tourné, du même métal (Valachie); II-e, tête de lion aux couleurs naturelles, de face, (un des meubles des armoiries de la principauté de Samos); III-e, la tête d'aurochs en or, accompagnée d'une étoile du même métal, entre les cornes (Moldavie); IV-e, la moitié avant d'un taureau qui sort, couché et profilé, couleurs naturelles (autres meubles des armoiries de Samos), partout, un badge vert, avec six paires de fers de lance pointus, argent (Ghica). L'écu, estampillé d'un bonnet princier, est encadré, comme des supports, par deux lions se faisant face, assis sur une écharpe avec la devise LABOR OMNIA VINCIT IMPROBUS. Cape et bonnet princiers.(9) Cette branche des Ghica portait également les armoiries communes à tous les membres valaques de cette famille, mais avec un lion et un taureau (venant, comme cela a déjà été dit des symboles héraldiques de la principauté de Samos) comme supports et la devise différente mentionnée ci-dessus.
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(8) D. Cernovodeanu, op. cit., ibidem, fig. 4; Album d'empreintes sigillaires Fessler, nr. 37 (collection privée), et J. N. Mănescu, Les armoiries des Principautes roumaines..., op. cit., p.309-310.
(9) Aquarelle de Maria G. Sturdza - Miclăuşeni, née Ghica (Bibl. Acad. Rom., Cabinetul de Stampe, Heraldică, C IV 2, 468 x 475); D. Cernovodeanu, op.c it.\ ibidem et D. Cernovodeanu - J. N. Mănescu, op. cit., p.26.

(8)
Armoiries de Alexandru Dimitrie Ghica (Voïvode 1834-1842) gravée sur son sceau (46 x 44) de caïmacam de Valachie (1856-- 1858) (coll. George Buzdugan; identification I. N. Mänescu).

(9)
Armoiries des Ghica de Valachie, branche Ion Ghica principe de Samos, aquarelle exécutée en 1892 par Maria Gh. Sturdza-Miclăușeni, née Ghica, fille de Ion Ghica et de Alexandrine Mavros, (Bibl. Acad. R.S.R., Cab. Stampe, Heraldica, C IV 2, dim. 468 x 475)

 

(9a)

Variante non illustrée par Dan Cernovodeanu : 
Armoiries de Ghica de Valachie,
décrite pour la Note (9) "...avec un lion et un taureau..."
à la place de "...deux lions se faisant face, assis sur une écharpe avec la devise LABOR OMNIA VINCIT IMPROBUS..."
source: Alexandre Negresco-Soutzo dans
"Livre d'or de la Famille Soutzo" Paris, 2005, p. 719

     
Armoiries de la branche Ghica de Moldavie (19e siècle)

     Vers 1820, cette branche portait (sur les sceaux) un lion couronné, qui tient une épée avec sa patte droite. Ensuite, ils ont adopté les armoiries de la branche valaque de Ghica, interprétant à leur manière les 12 fers de lance, c'est-à-dire comme les corps et les ailes de quatre petits aigles.
     Forme initiale: écu parti, champ I et II avec le même mobilier, c'est à dire deux petits aigles mis en pal, séparés par trois besants placés en fasce, un aigle profilé, avec la tête tournée, le vol étendu et abaissé sortant du bord supérieur de l'écu (ou relevé sur ce bord), le tout surmonté d'une couronne princière. Les métaux et couleurs héraldiques seront différents pour la famille Ghica-Comanesti (écu parti, or et azur)
(10), et la branche de Grigore V Al. Ghica (seigneur de Moldavie 1849-1856) portera l'écu party, azur et rouge, avec de petits aigles dorés, séparés par un fil de en croix du même métal. (11)
     Formes modernes: Vers le milieu du XIXe siècle, l'aigle (noir ou or), profilé, la tête tournée (ou non), toujours perché sur une branche, sera placé dans un écu rouge (ou azur sur la branche Ghika - Budesti). L'écu à petits aigles se broche sur l'aile dextra de l'aigle et parfois il les tient dans son bec. Les pièces disparaîtront, remplacées par une simple ligne, donc désormais, le champ de l'écu sera divisé en quatre. Il existe également une grande variété concernant les émaux de ces armes moldaves des Ghica: les quartiers de droite sont rouges, et ceux de gauche, bleus avec de petits aigles dorés (pour la plupart des branches moldaves de cette famille), tandis que la branche Ghika - Chefal aura tous les quartiers d'argent avec les petits aigles noirs. Depuis, la branche Ghika-Budesti abandonne les petits aigles, et adopte à leur place les fers de lance présents sur les armoiries de la branche valaque.
     À cette époque, les ornements extérieurs se limitent à une couronne princière (ou bonnet de ce rang) et à des trophées. Dans les décennies suivantes, l'écu avec les petits aigles chargera la poitrine du grand aigle, et il simulera (ou même adoptera) l'attitude de l'aigle héraldique (le vol également vers le bas) sans lâcher la branche verte, ou la remplacer par la foudre (branche Ghika- Chefal). Le champ du grand écu est rouge, mais on rencontre aussi des cas où il est écartelé rouge et azur, ou azur et argent. Les mêmes ornements extérieurs, le manteau et le bonnet princiers. Dans un seul cas (fin de siècle, origine non établi), l'aigle royal, dans le champ rouge, tient dans ses griffes un sceptre et un globe. L'écu avec de petits aigles d'or sera écartelé, azur et rouge. bonnet princièr avec lambrequins tricolores
     Grigore V Al. Ghika et ses descendants portaient un écu parti, I-er champ rouge et azur, avec une tête d'aurochs contournée noire, avec une étoile d'or entre les cornes; le second, azur et rouge, avec l'aigle contourné, la tête tournée, le vol ouvert et abaissé, est monté sur une branche et chargé sur l'abdomen d'un écu écartelé, surchargé par quatre petits aigles. L'écu est recouvert d'un bonnet princier et encadré comme supports par deux dauphins affrontés. Le manteau est timbré d'une couronne royale. Ce blason aura également plusieurs variantes: les descendants du Prince Régnant mentionné porteront; soit a) les mêmes armoiries que celles décrites ci-dessus, soit b) ils arboreront les petits aigles dans le champ parti rouge et azur, l'écu avec le bonnet du prince, ou c) ils utiliseront d'un écartelé, I-er avec 14 larmes pointues et séparées (otelles) à travers sept pièces (Ghika); II-e, rouge, tête de bison avec étoile entre les cornes (Moldavie); III-e tripartite en fasce, rouge, or, azur (les couleurs du tricolore roumain); IV-e, azur, l'aigle crucifié, avec le vol en chef, portant dans sa griffe droite un sceptre et dans celle de gauche un globe crucifère (Valachie); l'écu, timbré d'un casque ouvert (sans treillis), vu de face, avec un bonnet princier sur le dessus, sera accompagné de deux sigma romains, passés en saut derrière l'écu (comme dans les armoiries des Principautés Unies), ou, d) une variante des armoiries précédentes, sans sigma romain, qui seront remplacées par les deux dauphins affrontés, et en plus, le casque sera encadré de lambrequins rouge et or à droite, azur et or à gauche. Couronne royale.
(12)
     La tendance des différentes branches des Ghica de Moldavie à remplacer les petits aigles par les larmes (fers de lance) des Ghica de Valachie deviendra, à la fin du XIXe siècle, un phénomène presque général. La branche Ghika-Brigadier et quelques descendants du souverain Grigore V Al. Ghika, adopteront les armoiries communes des Ghica valaques en tant que telles, la branche Ghika-Trifesti, seuls les fers de lance, dessinés tant comme de vraies larmes que comme une fer de lance, avec les pièces placées sur une bande de pourpre, ou même: coupé, vert et azur, à 12 fers de lance, tranchants, d'argent, six sur vert, six sur azur, avec la bande d'argent, chargée de six pièces d'or, brochage sur la partition. L'écu avec la casquette du prince et placé sur l'abdomen de l'aigle de l'Empire, sera bordé sur le dessus d'une écharpe avec une nouvelle devise: PER ASPERA AD ASTRA (qui sera également adoptée par la branche Ghika-Chefal). On retrouvera ce genre d'armoiries imprimées sur le papier à lettres de la famille, qui a un écu bleu, chargé d'un aigle portant sur son abdomen un écu divisé en quatre, avec quatre petits aigles, un écu timbré d'un bonnet princier et encadré de trophées, comme une épée, l'extrémité d'un fusil à baïonnette, des drapeaux, des tubes de canon, etc. tout est sous un manteau avec un bonnet princier en chef, un manteau bordé en bas (à l'extérieur) d'une écharpe, sur laquelle est inscrite la devise ci-dessus: PER ASPERA AD ASTRA.
(13)Enfin, la branche Ghika-Deleni renverse les armoiries communes des Ghica de Valachie, comme suit: écu coupé mi-parti en chef, dans le premier champ, rouge, la tête du bison avec l'étoile entre ses cornes (Moldavie); le second champ d'azur (ou d'or), l'aigle croisé aux ailes déployées (Valachie); le troisième champ, vert, avec les 12 fers de lance pointus (ou face à face); souvent le premier et le second sont réduits à la hauteur d'un chef. L'écu, timbré d'un heaume, avec trois plumes d'autruche, au sommet, est encadré, comme des supports, par deux lions regardant, le tout abrité sous un manteau avec un bonnet princier (ou couronne) en cimier.
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(10) Sceau en bronze avec les armoiries de la famille Ghica-Comăneşti dans les collections du Musée d'Histoire de Bucarest (M.I.M.B. Exposition de numismatique, vitrine de la première salle, nr. inv. 33806 şi nr. sect. 7719); reproduction dans D. Cernovodeanu, op. cit., p.367, pl. LXXX, fig. 1; et dans D. Cernovodeanu - J. N. Mănescu, op. cit., p.26-27.
(11) Sceau de ce Voïvode de Moldavie, dans les collections du Musée cité plus haut, reproduction Maria Stan; D. Cernovodeanu, op. cit., ibidem, fig. 2 et D. Cernovodeanu - J. N. Manescu, op. cit. p.27.
(12) Aquarelle originale, exécutée à Bruxelles, au début du. XX-e s., par le peintre d'armoiries, Paul Prud'homme (coll. de l'auteur), représentant les armoiries des Ghica moldaves; reproduction, dans D. Cernovodeanu, op. cit. ibidem, fig. 6, commentaires dans D. Cernovodeanu - J. N. Mănescu, op. cit., p.28.
(13)Ibidem, p.29.

(10)
Armoiries des Ghica de Moldavie (branche Comănești)
sur un motif de sceau de bronze daté du XIX-e s.
(Muz. Ist. Mun. Buc., Expoz. numism., vitrina sala I,
nr. inv. 33806, nr. sect. 7719).

(11)
Armoiries des Ghica de Moldavie
sur un sceau du XIX-e s.
appartenant à Grigore Alex. Ghica Vodă (1807-1857),
(Muz. de Ist. al R.S.R.; reprod. selon Maria Stan).
 
(12)
Armoiries des Ghica de Moldavie (variante),
aquarelle originale du début de ce siècle,
exécutée à Bruxelles par Paul Prud'homme,
peintre d'armoiries (coll. de l'auteur).
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 Dan Cernovodeanu, 2005
(l'original en roumain)

pour la NOTA 13:  par le Ibidem de la Nota 13, l'ouvrage auquel l'auteur renvoie est mentionné dans la Bibliographie page 458 :
     "...Cernovodeanu, Dan şi Mănescu, Jean-Nicolas, Descriptions héraldiques des armoiries des anciennes familles roumaines (Descrieri heraldice ale stemelor vechilor familii româneşti) ( manuscrit) Bucarest, 1978, 39p. (description des armoiries des certaines familles régnantes: Bibescu, Brâncoveanu, Cantacuzino, Cantemir, Ghica, Kretzulescu, Movilă şi Sturdza)..."
     Nous n'avons pas eu accès à cet ouvrage, étant  "en manuscrit".
     
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Compléments avec des exemples existants dans les Archives du Site
     Le texte et les illustrations des ouvrages de Dan Cernovodeanu présentés plus haut font référence aux documents et objets des Archives ou Musées.
     Mais d'autres nombreuses armoiries, pas moins intéresssantes pour l'histoire de la Famille, se trouvent sur des documents ou sont gravées sur des monuments funéraires et sur les pierres tombales, des armoiries qui reproduisent des éléments mentionnés et commentés dans le texte historique. En même temps, certaines armoiries sont des variantes mentionnées dans le texte mais non accompagnées par des illustrations.
     Les armoiries qu'on vous présente plus bas sont extraites de documents des Archives du Site, certaines images se trouvent dans les pages des Tombes et Monuments des Ghica en Roumanie et dans le monde.
     
     .... les dauphins affrontés :
Dans une Nota p. 385, Dan Cernovodeanu commente :
”... ces deux dauphins affrontés vont se maintenir dans les armoiries de Moldavie, mais non pas comme meubles de l'écu, mais comme de supports, étant signalés sur les enseignes héraldiques du pays en commencent avec la période réglementaire, notament, .... pendant les règnes de Mihai Sturdza, Grigore Alexandru Ghica ... mais aussi de Alexandru-Ioan Cuza. Les hommes politiques valaques n'ont pas du tout agréé ces cétacés, puisque leur présence sur les armoiries des Principautés Unifiées pourraient fâcher les russes en rappelant la perte, après la guerre de Crimée et suite au Congrès de Paris du 1856, des territoires maritimes spoliés à la Moldavie en 1812 ....”

Les deux "dauphins affrontés" sur la pierre tombale
de Grigore III Ghica Voda de Iaşi....


.....et sur la pierre tombale de Ioan Ghika (1830-1881)
fils de Grigore V Ghika Vodă, au cim. Bellu (Bucarest)
 
Les mêmes "dauphins affrontés" on les trouve aussi sur
les armoiries du Monument de Grigore V Ghika Vodă
de Le Mée sur Seine (Franța) ......

....... et sur la tombe de Maria (Mona) Ghyka (1939-2011)
(descendente de Grigore V Ghika Vodă)
au cimetière de Lauasnne (Suisse)
     
      ..... et toujours les "dauphins affrontés" :    
     Les armoiries de la Moldavie avec les armes de la famille Ghika sous le règne de Grigore V Ghyka Vodă (1847-1856)nous les avons trouvés aussi sur des documents originaux, certains avec la signature du Prince Régnant,dans les archives de Gilles de Weck (Suisse).
     Les documents originaux avec leur histoire vous les trouvés sur le Site à la page Les Ghyka et la Famille Girard de Fribourg.

Les armoiries (Ghica) sur un document daté 19/31.10.1853
A souligner la richesse d'ornements extérieurs
dont le sabre et la massue
  Sceau princier sur un document administratif (27.04.1855)
avec l'écu, les dauphins affrontés et la couronne.
La signature est celle de Constantin Ghyka, fils du Prince Régnant,
"Le Secrétaire d'Etat, Chevalier C. Ghyka"
     
     
     .... pointes de lance, larmes (otelles) .....
     Pour l'origine de "...l'étrange rectangle avec des pointes…", Dan Cernovodeanu présente au début du document l'explication de Ferdinand Bartsch pour "…l'inspiration ancienne…" selon le revers des monnaies qui ont circulé dans les villes de l'Illyria antique, dont "…Dyrrachium, aujourd'hui Durazzo…" en Albanie.
     Ces monnaies antiques sont connues dans le monde des numismates par de nombreux écrits et collections privées ou agences d'antiquités. A préciser que le Mare Ban Mihai D. Ghika (1794-1850), passionné archéologue et numismate, est le fondateur de l'Institut d'Archéologie de Bucarest.
Monnaie grecque ILLYRIA Dyrrachion,
drahme cca. 229-100 av. Chr., (coll. H. D. Rauch, 2013).
  Ernest Babelon, Traité des monnaies grecques et romaines,
Vol. III, Paris, 1901,
Planche CCLXXXV, Photo 5 – Dyrrachium
    En ce qui concerne le nombre de "pointes", dans le texte de Dan Cernovodeanu est précisé:   "… Les armoiries communes, en principe, de tous les Ghica de Valachie: .....à 12 pics pointus (6 et 6) et joints par six pièces d'or, placées dans une bande (Ghica).....", et pour les descendants de Ion Ghica, Principe de Samos: "... un badge vert, avec six paires de fers de lance pointus, argent (Ghica)...".
     Mais nous avons trouvé, dans le domaine de Ghergani de Ion Ghica, deux exceptions : sur le fronton de la Capelle (avec l'inscription: "Templu rădicat de Ion Ghica şi soţia sa Alexandra 1869") l'écu a seulement cinq paires, et sur la tombe de Ionel N. Ghica (1904-1932, l'aviateur, petit-fils de Ion Ghica) située dans les jardins du domaine, l'écu sur la plaque tombale a sept paires de pointes.
     Nous n'avons trouvé aucune explication à ces deux représentations.
     Et en plus,, au caveau de Paris présenté plus bas, dans le premier quart de l'écu sont seulement ...quatre paires... (et avec des représentations qui ne ressemblent pas tellement avec les "larmes" , "pointes" et "monnaies" habituelles).
Armoiries de Ion Ghica à l'entrée de la Capelle de Ghergani,
avec cinq paires de "pointes"
  Ecu sur la plaque tombale de Ionel N. Ghica de Ghergani
avec sept paires de "pointes"
     
     
 .... à Paris - Cimetière Père Lachaise:
      Le caveau des frères Alexandrina et Mihai Ghika, les enfants de Costache, frère de Mare Ban Mihai (1794-1850) et des deux Princes Régnants Grigore IV et Alexandru II.
     Sur le sceau de Mihai Ghica (Nota 6), D.C. précise: "...L'écu est timbré d'un casque à barreaux, vu de face et coiffé d'une casquette princière; en haut, l'écu est accompagné de deux décorations, à droite l'Ordre de Nischan Iftikar (ottoman) et à gauche la Croix de l'Ordre de Sainte-Anne (russe)….", et sur celui de Alexandru Vodă (Nota 8): "…L'écu timbré d'un heaume à barreaux, vu de face,…..est encadré, comme des supports, par deux lions regardant, celui de dextra tient une massue avec sa patte libre, celui du senestra, une épée;…".
     Sur les armoiries de la Père Lachaise la massue et l'épée ont été remplacées par l'Ordre de Nischan Iftikar respectivement la Croix de l'Ordre de Sainte-Anne, et les deux lions regardant deviennent lions affrontés comme dans les armoiries de la Nota 9 (toujours les Ghika de Valachie)
     Nous n'avons pas trouvé d'explication (ni chez Dan Cernovodeanu et ni dans d'autres ouvrages qu'on a consultés) pour les quatre quarts de l'écu lesquels ne reproduisent pas les éléments traditionnels des armoiries des Ghica.
 
     
     .... à Bucarest - Cimetière Bellu :
Armoiries de la famille Ghika (Valachie) sur le caveau
de la famille de Mare Ban Dimitrie A. Ghika (fig. 41)


Armoiries sur la plaque tombale de Alexandru Gr. Ghika,
dit "Căciula Mare" (cim. Bellu fig. 29)
  Armoiries sur la tombe de Grigore Ghyka (1851-1889), fils de Grigore V Ghyka Vodă de Moldavie. (cim. Bellu, fig. 16)
L'écu est identique à l'écu sur le bouclier des armoiries
du livre de Albert Ghika (Nota 5'),
y compris la couronne de Princes du Saint Empire.
Ecu écartelé, avec quatre aigles, une par quart;
les lignes verticales de 1 et 4 (gauche) représentent le rouge,
et les lignes horizontales de 2 et 3 (droite) - la couleur bleue.
     
     
     ..... et dans les écrits des Ghica ....
      L'écrivain Dora d'Istria (pseudonyme de Elena Ghica, fille de Mare Ban Mihai Ghica) a publié en Gli Albanezi in Rumenia (en italien), Florence, 1873, à la page 440-441, les armoiries commentées par Dan Cernovodeanu et illustrées à la Nota (7). Mais l'auteure publie aussi une deuxième armoiries à la page 38-39, sur un sceau de Grigore I Ghika Vodă présentée plus bas (le sceau est repris par Dan Cernovodeanu dans son ouvrage de 1977).
     Une variante des armoiries de la Nota (7) a été publiée en 1850 par Aurélie Ghika dans La Valachie Moderne. (L'édltion bilingue publiée en Roumanie, Ed. Demiurg, 2016, n'a pas publié ces armoiries !) Aurélie Ghika, née Soubiran, épouse de Grigore Ghika.....cousin germain de Dora d'Istria......

Le sceau (1672) et la signature de Grigore I Ghika Vodă,
Dora d'Istria, Gli Albanesi in Rumenia, 1873, p. 38-39
  Les armoiries de la famille Ghika
sur la couverture de l'édition originale du volume :
La Princesse Aurélie Ghika, LA VALACHIE MODERNE
Paris, Au Comptoir des Imprimeurs, 1850

Aurélie Ghika, née Soubiran, - épouse de Grigore Ghika,
fils de Grigore IV Ghika Vodă de Valachie(1822-1828)
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